un jour de janvier

Publié le 11 Janvier 2013

un jour de janvier

Dans deux mois, j'accouche.

Non pas d'un bébé en chair et en os (surtout en chair, hein, mon vagin a sa fierté). Non. D'un bébé de 400 pages et quelques kilos. Il m'aura fallu plus de 40 mois de gestation.

Autant vous dire que ces jours-ci, à l'heure où je vis mes derniers jours de doctorante, la vie a un drôle de goût. Je suis comme un cheval qui sent l'écurie, j'ai envie d'accélerer, d'y courir... mais il y a aussi au fond de moi une tortue qui m'invite à y aller tranquillement, car rien ne sert de courir. Bon, soyons honnêtes, il y a aussi au fond de moi tout un tas de personnalités toutes plus paresseuses, jemenfoutistes, dilletantes, déprimées ou défaitistes les unes que les autres.

J'ai envie que ce soit fini, il me tarde tant, ce délicieux moment où j'enverrai mon manuscrit. Mais putain si seulement ces deux mois pouvaient durer encore... je sais pas, disons 6 mois ? allez, 6 mois... j'ai encore ma discussion à rédiger, ma partie résultats est à refaire, mes chefs n'aiment toujours pas mon état de l'art, même après quatre réécritures...

le paradoxe du doctorant qui espère en finir tout en redoutant que le temps passe trop vite.

ma mère m'a dit un jour (je sais, ça fait peur les phrases qui commencent comme ça) "la grossesse, à la fin t'as juste envie de connaitre ton bébé mais en même temps, t'as un peu peur de ce qu'il te reste à accomplir". Décidément, une thèse, c'est un processus assez semblable à la grossesse. Les nausées et les hémorroïdes en moins. Quoique.

(parc bordelais, en octobre)

Rédigé par Valicka

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